C’est dans des conditions particulièrement difficiles qu’a eu lieu, le 12 mai dernier, la réunion du Syndicat consacrée à l’examen des finances de l’ASLIC, à savoir la présentation des comptes 2024, ainsi que les budgets rectificatif 2025 et prévisionnel 2026.
Le président de l’ASLIC n’a pas jugé utile de transmettre aux délégués les documents financiers et comptables pourtant indispensables à l’analyse des comptes et des budgets, sur la base desquels sont appelées les charges que vous, copropriétaires, acquittez. De ce fait, les échanges ont dû se dérouler à partir d’une information exclusivement orale, sans support écrit ni documents de travail.
Examen des comptes 2024
Nos délégués ont, une fois de plus, rappelé au président son obligation, stipulée à l’article VI-8 des statuts, de faire vérifier les comptes par le Syndicat. Cette vérification n’a pas été effectuée par M. Blot. Ainsi, à la date du 12 mai 2025, les comptes de l’exercice 2024, bien que clôturés, n’avaient toujours pas été soumis à vérification par l’organe compétent.
Le comptable de l’ASLIC a ensuite présenté les grandes lignes de l’exercice 2024, en soulignant la nécessité pour l’ASLIC de constituer une trésorerie de précaution équivalente à trois mois de fonctionnement, selon ses propres estimations. Afin de satisfaire à cet objectif, l’ASLIC a, depuis plusieurs années, sollicité des avances de provisions sous des formes manifestement irrégulières : provisions multiples aux objets divers, appels de charges anticipés, exigence de paiement d’une dotation aux amortissements sans précisions sur la destination effective des fonds. En somme, les encaissements sont maximisés, les excédents conservés.
À titre d’information, le montant des disponibilités issues de ces avances de trésorerie peut être estimé à environ 500 000 € en 2024, incluant notamment la dernière échéance du prêt piscine (200 000 €), actuellement placée sur un compte à terme.
De telles pratiques sont particulièrement contestables :
Elles contreviennent à l’obligation de limiter la trésorerie constituée au nom des copropriétaires (les trop-perçus ne sont jamais remboursés) ;
Elles ont pour effet que ces avances, qui ne disent pas leur nom, ne sont jamais restituées aux copropriétaires en cas de vente du bien, et bénéficient ainsi à l’acquéreur ou à l’ASLIC elle-même.
Budgets : des annonces particulièrement préoccupantes
Augmentation de 100 000 € du budget 2025, qui passe de 1,2 M€ à 1,3 M€. Cette évolution budgétaire est préoccupante par son ampleur. Comment un tel dépassement peut-il être toléré ? Quelles dépenses ont été validées sans respecter les limites initialement fixées ?
Le budget « Animations », initialement de 40 000 € en 2024, atteint désormais près de 65 000 €. À cela s’ajoutent les frais de fonctionnement de Coudalère Animations, s’élevant à plus de 20 000 €. Le total des dépenses d’animation avoisine donc 85 000 €.
54 000 € de dépenses juridiques ont été constatés, contre 35 000 € inscrits au budget initial. L’origine de cet écart demeure inexpliquée.
Une augmentation significative des charges impayées, qui atteignent 140 000 €.
Les frais de réception et de déplacement des délégués sont également en forte hausse : 12 000 € dépensés en 2024 contre un budget initial de 7 000 €.
Une gestion entachée de dérives manifestes
Les dérives budgétaires évoquées ci-dessus s’accompagnent de dépenses injustifiées ou mal encadrées, révélatrices d’un manque de rigueur :
Surfacturation de 27 000 € liée à la gestion des photocopieurs.
Perte d’eau de la piscine estimée à 5 000 €, due à une erreur de manipulation.
Acompte de 8 000 € versé à une entreprise en liquidation judiciaire, au titre de l’achat d’une pergola. Aucune vérification de la solvabilité de l’entreprise n’a été réalisée avant le versement, et il ne semble pas qu’une production de créance ait été établie. Cette erreur se solde donc par une perte sèche de 8 000 €.
Sous-facturation du repas des copropriétaires : facturé 15 € au lieu de 25 €, engendrant une perte sèche de 2 000 € pour l’ASLIC.
Ces faits font suite à d’autres incidents antérieurs, notamment :
Le véritable faux contrat d’assurance de 21 000 €, introuvable ou égaré ;
Une gestion des ressources humaines préoccupante :
Quatre salariés, dont le directeur en arrêt maladie de longue durée, perçoivent leur salaire à 100 % pendant 10 mois ;
Une personne licenciée pour faute grave saisit les prud’hommes, générant une dépense imprévue de 37 000 € ;
La prime annuelle est versée à 50 % en début d’année, le solde en septembre : un salarié quittant l’ASLIC avant la fin de l’année aurait donc perçu l’intégralité de la prime ;
La masse salariale représente près de 52 % du budget annuel.
En conclusion
Cette analyse, bien que partielle en raison du manque de transparence de la part du président M. Blot, met en lumière :
De graves carences dans la tenue des finances de l’ASLIC ;
Une incapacité à respecter les budgets votés ;
Une absence de rigueur manifeste dans la gestion budgétaire et comptable ;
Une accumulation de négligences professionnelles portant préjudice aux copropriétaires ;
L’absence totale de contrôle de gestion ;
Des manquements aux dispositions statutaires, en particulier celles prévoyant que le Syndicat vérifie les comptes et établit le budget.
À ce jour, les comptes n’ont toujours pas été vérifiés par le Syndicat, et l’on ignore qui est à l’origine du budget présenté.
Il est impératif que cette situation cesse.
Nous appelons l’ensemble des copropriétaires à exiger plus de rigueur et de transparence dans la gestion de l’ASLIC.
Nous invitons également tous ceux qui, au sein de l’A3C, se sont montrés critiques envers nos interventions, à réfléchir objectivement aux dérives actuelles, et à déterminer les responsabilités de chacun face à cette situation préoccupante.
L’A3C appelle à un changement de cap, dans le respect de tous les propriétaires, pour une gestion plus sérieuse, plus responsable et plus conforme aux règles.